(Texte co-écrit avec Julien Moulard).
Un homme se promène dans les rues d’une grande ville en quête d’un événement inédit. Une catastrophe, un accident, un attentat, un meurtre de masse. Cette grande ville, c’est Bruxelles, mais ça pourrait être une autre. A la fois fasciné par ce que le pire peut donner comme spectacle exceptionnel, attiré par l’adrénaline qui peut naître dans l’attente paranoïaque d’une sensation forte, et contaminé par une ambiance oppressante, l’homme de ce récit parcours la ville en tous sens, constatant qu’aucun endroit, aussi anodin paraisse-t-il, n’est potentiellement anodin, pour autant que quelque chose y advienne. Le danger, réel ou fantasmé, est toujours au coin de la rue, l’insouciance n’est pas (plus ?) au rendez-vous, nous vivons dans l’attente de l’événement. C’est une sorte de maladie. Elle s’empare de la ville. D’ailleurs, les gens commencent à se sentir mal, à étouffer, à mourir les uns après les autres. Les cadavres s’accumulent dans les rues, les administrations et les écoles ferment. En parallèle des récits d’attentats commis dans les grandes villes occidentales viennent s’accumuler comme autant de symptômes d’un monde malade. Munis d’un Glock, notre homme continue ses déambulations, constant que rien ne se passe, sauf la maladie, et lui-même, désormais n’en mène pas large. « Ballade en mondes mineurs », sous forme d’un récit à l’humour noir, de l’angoisse de vivre dans une ville et un monde sans cesse soumis à la menace, quelle qu’elle soit.
Edition :
« Ballade en mondes mineurs », Thomas Depryck & Julien Moulard, Maelstrom, Bookleg (coll. Bruxelles se conte, 15), 2010.